Qu'est-ce que tu gagnes à éviter d'être toi-même ?
La réponse automatique quand je pose cette question à une cliente est toujours la même : rien. Même moi je tombe dans le piège et c’est exactement ce qui est arrivé cette semaine.
Mais avant de te partager le fruit de ce qui a émergé en laissant la question faire son chemin, j’ai envie de te dire ceci…
Peu importe le nombre de commentaires désobligeants, de critiques blessantes ou de jugements gratuits sur ta manière de faire, d’être ou de penser, bref, sur ta différence, ça ne devrait pas (comprendre ici JAMAIS !!!) t'empêcher d’être toi-même.
Tu es plus que la fille ou ou gars qui n’arrive pas à s’organiser, à gérer son temps, qui prend des décisions sur le coup de l’impulsion et qui a tellement d’énergie que tout ce qu’on trouve à dire c’est que t’es «too much».
Vivre avec un TDAH, ce n’est ni une sentence de prison à vie, ni une malédiction et dans mon univers, je ne le considère même pas comme une maladie.
Vivre avec un défi d’attention ce n’est pas être la somme des difficultés qu’on rencontre.
Comment ne pas laisser le venin de la critique et du jugement nous empoisonner l’existence et surtout, arrêter de nourrir cette bête affamée ?
Il n’y a pas de quick fix. Ça demande de l'entraînement, même quand ça ne nous tente pas et surtout, quand on ne voit pas de résultats.
Parce que si tu vis avec le défi d’attention (TDAH), la patience est sans doute pas ton fort. Ça aussi ça se pratique, mais une chose à la fois.
Je pourrais te dire que la première chose à faire c’est de ne pas croire ce qu’on t’a dit et ce serait un bon départ.
Le hic est qu’à force de te faire reprocher encore et encore certaines facettes de qui tu es, tu as fini par croire que c’était vrai, ce qui a faussé la perception que tu as de toi-même ET de ta différence.
Après tout, si tu l’as entendu autant de fois et de la part de différentes personnes, c’est qu’ils doit bien y avoir une part de vérité dans ce qu’elles disent.
Et au fil du temps et parce qu’être toi dérangeait, tu as fini par plier l’échine en mettant de côté des parties de qui tu es.
L’importance accordée aux commentaires, critiques et jugements des autres t’a amené à croire qu’il y avait quelque chose d’anormal dans le fait d’être en dehors de la norme.
Tu as fini par croire que le mieux à faire était de décolorer ta personnalité.
La fille enthousiaste a commencé à le laisser moins paraître.
La fille énergique s’est adaptée pour déplacer moins d’air.
La fille franche a censuré ses paroles et éviter de dire ce qu’elle pensait.
La fille qui fait rarement comme tout le monde a commencé à se fondre dans la masse.
Been there, done that et honnêtement, ça ne m’a été d’aucune utilité.
Alors, qu’est-ce que j’ai gagné à éviter d’être moi-même ?
L'acceptation des autres et l’impression d’avoir ma place, de «fiter in».
Je me suis éloignée de qui j’étais pour être dans la norme, mais même quand j’essaie de me fondre dans la masse, je ne passe pas inaperçue.
Éviter d’être moi-même a aussi été un moyen de me sentir en sécurité, aimée et à l’abri du jugement et de la critique.
La semaine dernière, j’ai réalisé qu’éviter d’être moi-même était une façon de continuer à jouer petit alors qu’un désir profond de jouer grand et d’avoir de l’impact auprès de centaines de milliers, voire des millions de personnes m’habite.
Pas très cohérent, je sais.
Qu’est-ce que je gagne d’autre à éviter d’être moi-même ?
Je ne fais pas trop de vagues, ne déplace pas trop d’air et n’attire pas trop l’attention donc je ne dérange pas.
Personne ne peut me dire : mais elle se prend pour qui elle !
Eh ben tu sais quoi ? Si je laisse une critique, une remarque ou un jugement m’éloigner de qui je suis vraiment c’est à moi-même que je fais le plus de tort.
Si je laisse cette énergie perturber la mienne à un point tel que je reste pris dans un tourbillon de pensées négatives en continuant de nourrir la bête, je m’éloigne de qui je suis.
Il y aura toujours quelqu’un pour critiquer. Il y aura toujours quelqu’un qui jugera sans savoir ce que c’est d’être dans tes bottines. Il y aura toujours quelqu’un qui aura quelque chose à redire sur tout et sur rien.
That’s life et crois moi éviter d’être toi-même est la pire chose à faire.
Tu ne peux pas avoir une perception différente de toi-même tant que tu ne changes pas la perception que tu as de ta différence.
En trouvant des éléments de réponses à la question : qu’est-ce que je gagne à éviter d’être moi-même ? Demande toi : qu’est-ce que ça me coûte de ne pas être moi-même ?
Parce que oui, il y a un prix à payer pour ça et il est souvent très onéreux de ne pas être toi.
Est-ce que ça t’empêche d’aller à la conquête de tes rêves et aspirations pour créer une vie dans laquelle tu t'épanouies totalement ?
Est-ce que ça t’éloigne de ce que tu souhaites : plus de bonheur, plus de légèreté, plus de fun, moins de culpabilité ?
Est-ce que ça t’empêche d’avoir des relations qui te permettent de t’élever grâce à des échanges nourrissants ?
Tu ne peux pas avoir une perception différente de toi-même tant que tu ne changes pas la perception que tu as de ta différence.
Et c’est ce que le coaching te permet de faire et c’est une façon pour moi d’avoir de l’impact. En t’aidant à changer la manière dont tu perçois le défi d’attention.
J’veux aussi avoir de l’impact parce que j’en ai assez qu’on traite les personnes avec un défi d’attention comme un problème auquel il faut trouver une solution.
J’veux avoir de l’impact pour qu’ensemble, la force du groupe fasse le contrepoids à tout ce qu’on a pu dire, penser, entendre et croire à propos du TDAH.
J’veux avoir de l’impact grâce à un mouvement tellement grandiose que plus personne ne verra le défi d’attention comme une anomalie ou un mal éradiquer (bon, j’y vais peut-être un peu fort, mais c’est pas ce qu’on essaie de faire en voulant qu’on fit dans le moule?)
Que tu sois loud, lunatique, distraite, éparpillée, pleine d’idées, avec une créativité inépuisable, une énergie débordante, une tornade etc… sache qu’il y aura des gens qui vont te critiquer pour ça et qui ne te comprendront pas.
Puis, il y a les personnes qui vont t’aimer pour qui tu es vraiment, avec qui tu te sens à ta place et qui, même si elles ne te comprennent pas, apprécient ta personnalité colorée, ta drive et ta façon atypique de faire les choses, de penser et de voir la vie.
Alors dis-moi, comment peux-tu être un peu plus toi aujourd’hui ?